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Aujourd’hui, les conditions macroéconomiques et extra-financières, comme les principes ESG, représentent un défi majeur pour les investisseurs des institutions de prévoyance. En effet, personne ne semble s’entendre parfaitement sur les actions à entreprendre. Cependant quelques thématiques clés retiennent l’attention de tous.
En premier lieu, la dette mondiale est à un niveau record, continue d’augmenter, et sera difficile à financer en cas de hausse des taux d’intérêt entraînée par le retour de l’inflation et la reprise de la croissance post-pandémie. Dans ce cas, la performance moyenne des institutions de prévoyance en souffrira, puisque les placements à revenu fixe représentent entre 20% et 30% des portefeuilles aujourd’hui. En deuxième lieu, le fait que l’inflation demeure à un niveau élevé ou soit plutôt transitoire entraîne déjà des effets importants sur les marchés et il convient de surveiller attentivement son évolution et bien comprendre ce que les différents scénarios d’inflation impliquent pour les différentes composantes du portefeuille. Enfin, les concepts de durabilité et ESG font désormais partie intégrante des éléments à prendre en compte pour composer des portefeuilles d'investissement plus résilients. Dans ce domaine, le risque climatique domine l’actualité et la décarbonisation de l'économie est un thème incontournable de la construction de portefeuille résilient.
Ces trois thèmes, ainsi que de nombreux autres, sont liés entre eux et doivent être intégrés dans la gouvernance générale et les décisions d'investissement stratégiques des institutions de prévoyance.
Une approche de gestion par scénario permet de mieux visualiser l’impact des différents environnements économiques sur une institution de prévoyance, également en fonction du passif. En outre, certains de ces scénarios peuvent également modifier quelques paramètres clés de la LPP comme le taux technique ou l’intérêt crédité sur le compte épargne des assurés actifs. Il y a donc lieu de mieux comprendre les implications stratégiques de ces scénarios et de continuer à mettre à jour les modèles existants pour une approche plus tactique, au besoin.
Finalement, comprendre les sources de rendements et de risque d’un portefeuille est indispensable et doit faire partie de la gestion liée aux études ALM, comme les tests de résistance, analyses de scénarios d’inflation et impact de réchauffement climatique, pour citer des exemples. Le contexte économique évoluant rapidement, cette gestion active de l’étude ALM fait aujourd’hui partie intégrante des bonnes pratiques nécessaires à une gouvernance robuste qui s’appuie sur une politique claire de rémunération des avoirs de vieillesse en fonction du degré de couverture et de la performance réalisée.
Mais que faire concrètement dans un tel contexte ? Aujourd’hui, pour construire un portefeuille robuste aux différents scénarios à venir, une habile diversification est nécessaire car rares sont les classes d’actifs qui profiteront dans tous les scénarios.
Parmi celles-ci, on peut citer les Insurance Linked Securities, les actifs réels bien diversifiés et plus particulièrement les portefeuilles actuels d’immobilier suisse qui peuvent être nettement mieux diversifiés par l’ajout de segments étranger et d’infrastructure. La nouvelle catégorie de placement pour les caisses de pension « Placements non cotés dans des technologies innovantes » introduite dans l’OPP2 peut également s’avérer un ajout intéressant en terme de rendement attendu, de diversification et d’impact (pour le dynamisme de l’économie Suisse et pour la durabilité). Du côté des classes d’actifs à limiter, nous avons naturellement identifié les obligations. Dans cette catégorie, la qualité et la diversification peuvent être améliorées, par exemple par des obligations vertes (« green bonds »), des obligations indexées sur l'inflation, une approche active ciblée (alpha) sur les obligations d’entreprise et des obligations d'État très diversifiantes.
En lien avec la transition climatique, ce thème devra être ajouté ou implémenté à travers les classes d’actifs afin de bien distinguer les vainqueurs et les perdants lors de cette transition. En effet, le consensus politique actuel est massif en matière d’objectifs de décarbonisation en vue de limiter le réchauffement climatique. Les promesses « Net zero » des gouvernements se matérialiseront par de nombreuses nouvelles politiques favorisant les investissements dans des technologies et solutions qui faciliteront cette transition énergétique. Aussi, les entreprises qui seront à même d’adapter leur modèle d’affaire à ces nouvelles politiques verront leur valeur augmenter alors que celles qui n’y parviendront pas pourront au contraire connaître des baisses importantes. La question demeure de connaitre à quelle vitesse ces actions seront implémentées, mais les « early movers » détiendront certainement un avantage important.
Dans cette optique, WTW demeure leader des solutions modernes liées à ce défi de transition climatique et de nouveaux outils simples sont maintenant à disposition des institutions de prévoyance pour modéliser ces risques, investir de façon résiliente et mesurer, à l’aide d’indices dédiés à la transition climatique, l’efficience du portefeuille existant.