Enquête Global Benefits Attitudes – Financial Wellbeing
Lausanne, 18 mai 2020 – Selon une enquête de Willis Towers Watson, quatre salariés sur dix vivent d’un salaire à l’autre, et nombreux sont ceux qui dépassent régulièrement leur budget. Cette situation est problématique autant pour les employés que pour les employeurs, dans la mesure où une réduction du bien-être financier peut, à long terme, avoir des conséquences sur la santé et la performance, mais aussi sur les cotisations d’épargne pour la retraite. Dans le contexte actuel du Covid-19, ces résultats sont d’autant plus pertinents qu’il faut s’attendre à ce que les conditions financières des salariés se détériorent davantage en raison de l’impact économique de cette crise.
“Que quatre employés sur dix n’aient pas suffisamment d’économies pour couvrir leurs dépenses pendant plus d’un mois est alarmant”
Guillaume Hodouin,
directeur, Willis Towers Watson, Suisse
Sur dix salariés suisses, seuls quatre gardent un bon contrôle de leurs dépenses, sans avoir à vivre d’un salaire à l’autre grâce à leurs économies. Deux autres peinent à contrôler leurs dépenses même s’ils disposent d’économies. Tandis que les quatre restants vivent d’un salaire à l’autre. « Que quatre employés sur dix n’aient pas suffisamment d’économies pour couvrir leurs dépenses pendant plus d’un mois est alarmant », résume Guillaume Hodouin, directeur chez Willis Towers Watson à Lausanne. « Les membres de la génération Y, les personnes qui viennent de divorcer ou les malades sont particulièrement touchés », explique-t-il. Ces chiffres sont tout aussi élevés aux États-Unis ou en Grande-Bretagne, comme le montre la dernière étude Global Benefits Attitudes de Willis Towers Watson.
Quatre salariés sur dix gardent un bon contrôle de leurs dépenses et disposent d’économies. Ils ne vivent pas d’un salaire à l’autre.
Deux salariés sur dix peinent à contrôler leurs dépenses même s’ils disposent d’économies. Ils ne vivent pas d’un salaire à l’autre.
Deux salariés sur dix contrôlent leurs dépenses, mais vivent d’un salaire à l’autre.
Deux salariés sur dix peinent à contrôler leurs dépenses et vivent d’un salaire à l’autre.
En raison des problèmes financiers, les employés tombent beaucoup plus souvent malades. Mais cela a encore plus de conséquences pour l'employeur. Près d’un tiers des personnes de la catégorie violette admettent être incapables de donner le meilleur d’elles-mêmes et être souvent distraites par leurs soucis d’argent au travail. Cette proportion passe à 12 % pour les personnes de la catégorie rose et bleue, et seulement 5 % pour celles de la catégorie verte. Concrètement, cela signifie que les employés de la catégorie violette font perdre à leur entreprise 8,6 jours de travail pour cause de maladie et 19,7 jours pour cause de manque de concentration chaque année. Pour les trois autres catégories, ces chiffres sont de 5 et 12,5 jours. En outre, les employés connaissant les soucis les plus importants (catégorie violette) font preuve d’une faible loyauté envers leur employeur. Plus de la moitié d’entre eux changeraient d’employeur même pour de faibles augmentations salariales comprises entre 5 % et 10 %. Cette proportion est inférieure à un tiers pour les autres employés.
Mais que peut faire l’employeur ? « Puisque l’employeur est directement concerné par le bien-être financier de ses collaborateurs, il devrait envisager des aides.
“Près de 45 % des salariés souhaitent un soutien sous la forme d’un instrument financier qui leur permettrait de mieux contrôler leurs revenus et leurs dépenses”
Guillaume Hodouin,
directeur, Willis Towers Watson, Suisse
Près de 45 % des salariés souhaitent un soutien sous la forme d’un instrument financier qui leur permettrait de mieux contrôler leurs revenus et leurs dépenses », déclare Guillaume Hodouin pour résumer les besoins des employés. Étonnamment, ce souhait est exprimé par toutes les classes d’âge en Suisse, tandis qu’à l’étranger, ce sont surtout les jeunes qui ressentent cette nécessité.
Selon l’enquête Benefit Trends 2019 de Willis Towers Watson, qui a interrogé les employeurs sur leurs priorités en matière de services offerts, il semble que ces besoins aient été pris en compte : les entreprises aimeraient proposer davantage d’aide pour améliorer la situation financière de leur personnel. Pour ce faire, il est recommandé de recourir à des conseillers externes qui pourront répondre aux préoccupations des salariés et leur fournir des conseils de manière anonyme. Discuter de problèmes financiers avec son employeur est en effet plutôt inhabituel et induit des réticences. Aussi est-il d’autant plus important que l’employeur ne sache pas qui recourt à ce service.
Les difficultés financières durables rencontrées par les salariés ont des conséquences jusqu’à la retraite. Selon l’enquête, les quatre groupes épargnent seulement 6 % (violet), 7 % (rose), 8 % (jaune) et 10 % (bleu) de leur salaire en vue de leur retraite. Cela comprend également les cotisations d’épargne à la caisse de pension. Or comme deux tiers des salariés n’ont pas confiance dans le système actuel des assurances sociales, ils aspirent à épargner davantage pour leurs vieux jours. « En moyenne, les employés épargnent 8 % de leur salaire pour la retraite, mais ils souhaiteraient idéalement voir passer ce taux à 13 % », explique Guillaume Hodouin.
60 % des personnes interrogées disent vouloir épargner davantage pour leurs vieux jours. Ce chiffre est comparable à celui du Royaume-Uni, où il a augmenté de 13 points de pourcentage depuis 2013.
S’il n’est pas surprenant que la première priorité des personnes de plus de 50 ans dans le domaine des finances soit l’épargne-retraite, il est en revanche étonnant de constater que cette question fait partie des trois principales préoccupations d’un tiers des salariés plus jeunes. En effet, de nombreux jeunes salariés se demandent déjà à quoi ressembleront leurs prestations de vieillesse. Seul un tiers des sondés considèrent que leur entreprise leur propose un choix satisfaisant de prestations de prévoyance. « Toute organisation qui offre à ses collaborateurs une sélection correspondant à leurs capacités individuelles se positionne comme un employeur attractif. Des solutions flexibles permettent aux employés de moduler leurs cotisations d’épargne annuelles en fonction de leurs possibilités financières », déclare Guillaume Hodouin. Dans l’enquête menée auprès des employeurs mentionnée précédemment, deux tiers des entreprises indiquent que satisfaire les besoins individuels de leurs employés constitue leur principal défi. Selon elles, il est difficile de communiquer en permanence et de fournir suffisamment d’explications sur les options de prévoyance.
Mais l’effort en vaut la chandelle, car cela permet d’accroître la satisfaction du personnel. La mise à disposition d’instruments financiers et de possibilités d’épargne variables permet aux entreprises d’apporter une réelle valeur ajoutée à leurs employés tout en minimisant les inconvénients qu’elles subissent en raison des
Réalisée entre juillet et septembre 2019, l’enquête Global Benefits Attitudes 2019/2020 de Willis Towers Watson a permis d’évaluer le comportement de plus de 40 000 salariés de moyennes et grandes entreprises du secteur privé dans 27 pays. En Suisse, plus de 750 salariés y ont participé. Les résultats de cette étude sont répartis dans quatre catégories : Financial Wellbeing, Benefits Preferences, Dignity, Retirement Expectations et Health & Wellbeing.