À l’issue de vos renouvellements du 1er juillet, comment avez-vous vécu l'exercice ?
Anne-Claire Péchoux : Avec un peu de recul, le retour est plutôt positif par rapport à ce que j’anticipais. Le renouvellement s’est fait dans les temps, voire légèrement en avance sur certaines branches (RC et RCAE). Côté dommages, j’ai l’impression que le plus dur est maintenant derrière nous, notamment avec un retour de l’appétit du marché pour les nouvelles affaires.
Quelles difficultés avez-vous rencontrées ?
A-C P : La plus grosse difficulté rencontrée cette année a concerné le renouvellement de la police cyber, comme pour beaucoup d’autres groupes. Sur cette branche, nous n’avons visiblement pas encore atteint le plateau : la hausse des primes est encore brutale malgré le redressement des années précédentes, et les conditions ainsi que les capacités se sont également dégradées ; et ce malgré le travail réalisé en amont (investissements dans plusieurs projets de cyber sécurité au sein de l’organisation et roadshow pour communiquer le mieux possible avec les assureurs).
Le renouvellement a été fait mais il est évident qu’il faudra trouver d’autres solutions à moyen terme.
Par ailleurs, sur l’ensemble des branches, la crise en Ukraine / Russie a eu un impact, avec les exclusions systématiques de ces deux pays. Il a donc fallu trouver des solutions alternatives, ce qui n’a pas toujours été simple.
Comment avez-vous préparé vos renouvellements ?
A-C P : La réponse dépend des branches : pour la RC, nous avons poursuivi le partenariat mis en place l’année dernière. Cela avait été une année importante pour SEB avec la mise en place d’une captive de réassurance intervenant sur ce programme. Côté dommages, cette année a été plus mouvementée puisque nous avons modifié la structure de nos programmes et avons changé d’assureur.
C’est une décision qui a nécessité beaucoup de réflexion en interne car ce changement s’accompagne d’une volonté d’investir massivement dans la prévention dans les années qui viennent.
Toutefois, j’ai pu constater, lors de nos différents échanges, que les assureurs dommages, même s’ils restent fortement dépendants des politiques de souscription de leurs referrals, sont capables de remettre des offres personnalisées et pertinentes dès lors qu’ils ont une bonne visibilité sur les risques et qu’une communication transparente et constructive est en place.
Quelles sont vos attentes vis-à-vis des assureurs ?
A-C P : Qu’ils jouent leur rôle d’assureur, qu’ils prennent des risques ! On comprend parfaitement qu’ils demandent beaucoup à leurs clients en matière d’information et de transparence : la connaissance du client et généralement la maîtrise de la data sont plus que jamais le nerf de la guerre.
En contrepartie, l’offre d’assurance devrait être plus personnalisée et plus adaptable, ce qui n’est pas encore toujours le cas aujourd’hui. J’ai le sentiment que le client paye de plus en plus cher pour une couverture qui se réduit comme peau de chagrin. Il faudrait retrouver un certain équilibre.
Anne-Claire Péchoux – Responsable assurances groupe du Groupe Seb