Un équilibre précaire
À l'approche de la saison des renouvellements du 1er janvier retrouvez notre rapport sur le marché de l'énergie. Les secteurs de l'énergie et de l'assurance ont de nombreux sujets de préoccupation, car les incertitudes géopolitiques et économiques mondiales continuent de s'intensifier.
Ceux d'entre nous qui sont habitués aux rythmes du cycle traditionnel du marché de l’assurance doivent avoir un regard neuf sur la dynamique plutôt particulière qui affecte actuellement le marché. Traditionnellement une période de durcissement est rapidement suivie d'une augmentation de l'appétit pour les affaires aux nouveaux taux plus élevés - ce qui inaugure la phase suivante du cycle du marché, son assouplissement. Les impératifs du marché de l’assurance passant de l'adéquation de la notation technique à la réalisation d'objectifs accrus en matière de primes.
Cette fois-ci, nous nous retrouvons avec les effets résiduels d'un hard market - un ralentissement de la dynamique de durcissement, mais aucun signe de l'assouplissement que beaucoup avaient prévu. Un certain nombre de facteurs ont contribué à ce nouvel "équilibre précaire", notamment la crise ukrainienne, l'inflation mondiale, un regain d'intérêt pour les critères ESG et la détérioration de la sinistralité en 2022, en particulier dans les domaines du transport et stockage de l’énergie (Midstream) et de la transformation en produits finis (Downstream).
L'un des développements les plus médiatisés de ces dernières semaines a été l'annonce par Munich Re Syndicat 457 (MRS) du Lloyd's qu'il allait se retirer des activités pétrolières et gazières en 2023.
Cette annonce concerne l'assurance Dommages pour les producteurs d’énergie (Upstream) et aura donc un impact majeur sur certains sous-secteurs de ce marché. Avec le retrait de Munich Ré on peut s’inquiéter sur la "capacité" des grands programmes à s’assurer lorsque le marché de l’assurance peine à répondre à la demande des clients. On peut souligner l’importance de Munich Ré lors de la tempête du Golfe du Mexique (où Munich Ré a été un acteur clé pendant de nombreuses années), des stand-alone OEE "one shot" et de certains projets de construction pour lesquels la capacité de Munich Ré s'est avérée essentielle par le passé. Et même si la capacité de Munich Ré en tant que telle ne s'avère pas un facteur aussi important pour ces deux derniers exemples, il est probable que les prix de ces risques augmentent davantage qu'ils ne l'auraient fait en l'absence du retrait du Syndicat.
Il est important de noter que Munich Ré Syndicat 457 se retire essentiellement des principaux programmes de première partie des producteurs d’énergie. Cependant Munich Re, par le biais de diverses entités, continuera à soutenir les producteurs d’énergie Downstream and Midstream, les risques cyber, le risque politique et d’autres lignes.
Chez WTW, nous soutenons la transition énergétique, mais nous reconnaissons aussi le rôle crucial que joue le pétrole et le gaz dans l'économie mondiale et la sécurité nationale. Nous pensons que cette annonce souligne la nécessité de faire appel à un courtier spécialisé qui se consacre à ce segment vital de l'économie énergétique. WTW a réalisé d'importants investissements dans tous les hubs du marché au cours de ces derniers mois afin de consolider son rôle de courtier mondial spécialisé dans les secteurs de l'énergie, de l'électricité et des services publics, des mines et des métaux, ainsi que des produits chimiques.
L'autre développement majeur affectant le marché a été l'impact des niveaux d'inflation dans le monde entier. L'inflation ne touche pas seulement les entreprises ou leurs clients, elle a aussi un impact significatif sur le marché de l'assurance. C'est pour cette raison que les assureurs se sont attachés à faire en sorte que l’inflation soit prise en compte pour chaque renouvellement. Il est difficile, à ce stade, d'évaluer pleinement l'impact d'une inflation importante sur les sinistres. En effet, l'environnement inflationniste n'a pas été présent assez longtemps pour le mesurer avec précision ; cependant, la logique suggère que cela se traduira inévitablement par des coûts de sinistres plus élevés à long terme. De nombreux assureurs sont inquiets et examinent de plus près les valeurs des biens déclarées, cela inclut les pertes d'exploitation. La volatilité du marché de l'énergie et la question de savoir si l'inflation impactera de façon positive les bénéfices des acheteurs se reflètent pleinement dans les valeurs déclarées au marché de l'assurance.
Aujourd'hui, une simple réévaluation en utilisant les taux d'inflation actuels peut masquer l'exposition réelle à laquelle sont confrontés les assureurs. En effet, lorsque les courtiers ont encouragé une évaluation plus détaillée/un exercice de scénario SME, cela c’est conclu par une augmentation plus modérée des taux. En revanche lorsque l'on utilise le taux d’inflation comme référence, il en résulte généralement une augmentation de la tarification plus punitive.
Le message que nous adressons au secteur de l'énergie sur ce sujet est donc très simple : il est vital de faire preuve de plus transparence sur la manière dont les valeurs assurées sont calculées et communiquées de l’entreprise au courtier et à l'assureur.
Lorsque cela sera fait, les entreprises constateront une plus grande stabilité des prix, ce qui réduira la probabilité de fortes variations entre les conditions de hard et soft market, comme nous l'avons si souvent constaté dans le passé. De plus, les assureurs augmenteront leur niveau de confiance dans les valeurs assurées reçues et les primes qu'ils demandent.
Chez WTW, nous avons des ingénieurs spécialisés dans les ressources naturelles à travers le monde, qui peuvent aider les entreprises à s'assurer que les valeurs présentées au marché de l'assurance sont précises et valables.
Pour en savoir plus, téléchargez le rapport, en version anglaise, via le formulaire ci-contre.