En ce début d’année 2024, les dirigeants dressent le bilan d'une année précédente marquée par la croissance et la volatilité et ils se projettent dans une nouvelle année de potentiels changements importants sur de multiples fronts. Chez WTW, nos experts ont identifié cinq tendances qui inciteront les conseils d'administration et les équipes de direction à trouver des opportunités tout en continuant à gérer leurs risques dans un contexte marqué par l’instabilité.
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En 2024, les tensions géopolitiques risquent d'avoir des impacts sur les entreprises au-delà des effets habituels. On peut s’attendre à des répercussions en matière de règles et réglementations, mais aussi sur les conditions commerciales pour les biens et les services, les flux d'investissements financiers, les risques immobiliers, les prix des matières premières, l'inflation, les supply chain et la sécurité des salariés.
Plusieurs facteurs expliquent cette situation :
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Le marché du travail est plus stable qu'à la même époque l'année dernière : la grande démission touche à sa fin, le nombre d'offres d'emploi est inférieur à ce qu'il était au début de l'année dernière et le taux de chômage s'éloigne de ses niveaux structurels les plus bas. Néanmoins, des changements démographiques permanents ont créé des pénuries à long terme pour certains emplois et compétences qui pourraient persister pendant des années. Les entreprises doivent encore rattraper leur retard pour recruter les collaborateurs dont elles ont besoin.
Les entreprises ont progressé dans l’organisation des modalités de travail entre le travail à distance/hybride et les interactions en personne, même si l’équilibre reste encore précaire. Les données suggèrent que les salariés de l'industrie manufacturière travaillent plus d'heures, mais sont moins productifs et donc plus susceptibles d'être victimes d'épuisement professionnel, tandis que les salariés du secteur non-manufacturier travaillent également plus d'heures, mais sont plus productifs.
Les différences entre les générations actuellement sur le marché du travail poussent les dirigeants à faire preuve d'une plus grande créativité dans la manière de gérer les différents types de besoins. Ils poursuivent leurs efforts en adoptant de nouvelles stratégies en matière de talents, en créant des cultures différenciantes, en transformant les programmes de rémunération, d'avantages sociaux et de carrière et en redéfinissant l'expérience salarié.
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Au début de l'année 2024, l'inflation est bien plus faible qu'en janvier dernier dans la plupart des pays. Les économistes semblent prudemment optimistes, conjuguant à la fois un risque modeste que l'économie mondiale entre en récession en 2024 tout en prévoyant une faible croissance mondiale (ils reconnaissent que la persistance d'une inflation supérieure aux zones de confort des banques centrales pourrait maintenir les taux à un niveau plus élevé pendant plus longtemps).
Les économistes anticipent également un atterrissage en douceur aux États-Unis, tout en restant attentifs aux impayés des cartes de crédit, aux défauts de paiement des entreprises, à l'impact d'un chômage plus élevé et d'une croissance des salaires plus faible. La croissance des coûts des soins de santé pourrait aussi avoir un impact et reste à surveiller.
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Alors qu'en janvier dernier, encore peu de membres de conseils d'administration et cadres supérieurs pensaient à l'intelligence artificielle (IA), la plupart d'entre eux ont aujourd'hui au moins une compréhension de base de cette technologie. Depuis son déploiement rapide et son adoption intensive l'année dernière, les organisations ont amélioré leur compréhension et leur gouvernance de l'IA générative, mais elles doivent encore rattraper leur retard.
Les dirigeants ont compris que ces technologies nécessitent l’acquisition de nouvelles compétences, la définition et la compréhension des cas d'utilisation appropriés et le développement d’une expertise approfondie pour atteindre de réels objectifs d'efficacité, de rentabilité, de stabilité, de sécurité et de performance.
Il est donc fort probable que l’adoption des nouvelles technologies comme l’IA générative, le métavers ou encore l’informatique quantique soit à l’agenda des entreprises, afin de mieux comprendre et d’anticiper leurs impacts sur le travail et les risques.
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À l'aube de 2024, il existe toujours une polarisation considérable entre certaines parties prenantes des entreprises sur des sujets liés à l’ESG tels que le climat, la diversité, l'équité et l'inclusion, le bien-être et la gouvernance. Ces questions seront probablement abordées en 2024 lorsque des dirigeants se demanderont ce qui est bon pour leurs entreprises et leurs parties prenantes à court et à long terme.
Quels sont les risques pour des actifs spécifiques en raison d'événements climatiques ? Quels sont les coûts et les avantages des activités de transition climatique ?
Les dirigeants ont besoin de se concentrer sur l’impact réel des facteurs ESG sur la performance et les risques de leur entreprise et moins sur des questions rhétoriques. Leur vision se focalise désormais sur le « pourquoi faut-il agir », que ce soit en matière de conformité, de responsabilité sociale ou de stratégie commerciale.