L’agriculture fait partie des derniers grands secteurs à ne pas avoir entamé sa décarbonation. Alors quelles sont les pistes à envisager et comment l’assurance peut-elle y contribuer ?
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Climate Risk and Resilience
Il y a quelques mois, l’Union Européenne annonçait une réduction des émissions carbone sur le continent entre début 2022 et fin 2023. Ces résultats sont le fruit d’efforts réalisés dans les secteurs des transports, de l’énergie et des logements.
11%
des émissions européennes sont issues du secteur de l’agriculture
Toutefois le sujet est plus délicat dans le domaine agricole, qui représente 11% des émissions européennes et qui n’a pas encore entamé sa décarbonation, les acteurs du secteur remettant en question des critères écologiques complexes et jugés inapplicables.
Nous savons aussi que ce secteur fait partie des plus touchés par le changement climatique et qu’il est nécessaire de mettre en œuvre un plan d’action.
Quelles pratiques pour décarboner l’agriculture ?
Les équipes WTW spécialisés dans le secteur agricole partagent quelques approches et pratiques recommandées pour décarboner l'agriculture :
Agriculture régénérative : encourager des pratiques agricoles régénératives, telles que la rotation des cultures, la couverture du sol, et l'agroforesterie, peut améliorer la santé des sols, stocker le carbone dans le sol et réduire la dépendance aux intrants chimiques.
Agriculture de conservation : adopter des techniques d'agriculture de conservation comme le non-labour peut préserver la structure du sol, réduire l'érosion et augmenter le stockage du carbone dans le sol.
Utilisation de cultures de couverture : introduire des cultures de couverture, qui sont cultivées principalement pour protéger et améliorer la qualité du sol, peut aider à maintenir la biomasse dans les champs pendant les périodes non productives, contribuant ainsi à stocker le carbone.
Agroforesterie : intégrer des arbres dans les systèmes agricoles peut améliorer la séquestration du carbone, offrir des avantages agroécologiques et diversifier les revenus des agriculteurs.
Gestion efficace des déchets : la gestion appropriée des déchets agricoles, tels que les résidus de culture, les fumiers et les déchets de récolte, peut réduire les émissions de gaz à effet de serre tout en fournissant des avantages pour la fertilité du sol.
Utilisation d'énergies renouvelables : l'adoption de sources d'énergie renouvelable, comme l'énergie solaire ou éolienne, pour alimenter les équipements agricoles peut réduire les émissions de carbone associées à l'agriculture.
Technologies de précision : l'utilisation de technologies de précision, telles que les drones et les capteurs, peut permettre une gestion plus efficace des intrants, réduisant ainsi les émissions liées à l'utilisation excessive de fertilisants et de pesticides.
Pratiques d'élevage durables : adopter des pratiques d'élevage durables, telles que la rotation des pâturages, peut contribuer à réduire les émissions de méthane associées au bétail.
Optimisation des ressources en eau : une gestion efficace de l'eau, y compris l'irrigation de précision, peut réduire la consommation d'eau tout en améliorant la productivité agricole.
Transition vers des systèmes alimentaires durables : encourager la production et la consommation d'aliments durables, locaux et de saison peut contribuer à réduire l'empreinte carbone du système alimentaire.
La décarbonation de l'agriculture nécessite une approche intégrée, impliquant des changements de pratiques agricoles, l'adoption de technologies vertes et des politiques gouvernementales favorables. La sensibilisation, l'éducation et le soutien financier aux agriculteurs peuvent également jouer un rôle crucial dans cette transition.
Le rôle de l’assurance récolte dans la décarbonation de l’agriculture
La réforme de l’assurance récolte fait partie des dispositifs mis en place pour soutenir la transition du secteur en permettant d’aider les acteurs du secteur à devenir plus résilients face aux conséquences du changement climatique. Entrée en vigueur le 1er janvier 2023, la réforme a permis la mise en place d’un dispositif d’assurance à trois niveaux :
Les sinistres de faible intensité restent à la charge de l’assuré, correspondant à la franchise du contrat.
Les sinistres d’intensité moyenne sont couverts par l’assureur dans le cadre de la Multirisque Climatique Récolte (MCR).
Les sinistres de forte intensité, relèvent du Fonds de Solidarité National (FSN) mais sont gérés par l’assureur dans le cadre d’un contrat MRC pour le compte de l’Etat (délégation).
Cette réforme se veut être un soutien pour mieux protéger les acteurs du secteur face aux aléas climatiques et ainsi contribuer à leur transformation.