Tout le monde s'accorde à dire que le cycle de « hard market » du marché de l’assurance construction, qui dure depuis de nombreuses années, semble enfin se terminer. Cependant, nous sommes toujours confrontés à des pressions tarifaires liées à l'inflation, à l'incertitude des taux d'intérêt et aux événements de catastrophes naturelles ; 2023 étant une nouvelle année record.
Selon le dernier Natural Catastrophe Review publié par WTW, pour la quatrième année consécutive, 2023 a vu les pertes assurées mondiales dépasser 100 milliards de dollars, avec une perte économique totale de plus de 350 milliards de dollars[1]. Par conséquent, l’examen des conditions d’assurance (capacité, prix) liées aux risques Cat Nat, ainsi qu’aux périls secondaires (les tempêtes convectives, les incendies de forêt, les sécheresses et les inondations) se poursuivra. Toutefois, les effets ne sont pas aussi négatifs que ceux observés les années précédentes, car les performances favorables des obligations Cat ont suscité la confiance des investisseurs et la mobilisation de capitaux.
$100 milliards Pour la quatrième année consécutive, les pertes assurées mondiales dépassent les 100 milliards de dollars en 2023
Des critères techniques de souscription plus stricts ont été adoptés, les marchés sont devenus beaucoup plus prévisibles quant à la couverture offerte, moins volatiles dans leurs réponses et plus confiants quant à l'adéquation de la tarification. Nous continuons à observer une amélioration des ratios combinés et un environnement tarifaire stable. Toutefois, l'augmentation des coûts des sinistres devrait également impacter la rentabilité des marchés, en particulier sur les coûts tels que les soins de santé, les matériaux de construction, la main-d'œuvre et les litiges. Certains assureurs pourraient avoir du mal à maintenir leur rentabilité en n’ajustant pas assez rapidement leurs prix pour couvrir l'augmentation record des dépenses.
En 2024, l'activité et la croissance du secteur de la construction seront stimulées par des dépenses gouvernementales à grande échelle, soutenues par des investissements privés dans les infrastructures (anciennes et nouvelles), notamment les routes, les chemins de fer, les aéroports, les ports et les projets de mobilité urbaine. Dans le secteur de l'énergie, la croissance de la construction se fera principalement dans les énergies renouvelables en raison de l’augmentation des besoins en énergies propres et de la nécessité de se conformer aux plans de décarbonation des pays.
Nous prévoyons également des investissements importants dans l'industrie manufacturière, en particulier dans le secteur technologique, avec de nombreux projets qui devraient commencer dès cette année, notamment des semi-conducteurs, de grandes usines et des data center dans diverses régions, plus particulièrement en Amérique du Nord, en Amérique Latine et en Europe.
Cependant, on s'attend à ce que l'activité de construction se rétracte en 2024 dans certains pays d'Europe et en Australie, car de nombreux projets sont mis en attente en raison de l'augmentation des coûts de construction liée aux facteurs économiques (une inflation et des taux d'intérêt élevés) et des pénuries de main-d'œuvre.
Dans l'ensemble, la construction d'infrastructures augmentera à un taux annuel moyen de 5,2 % entre 2024 et 2027, après une expansion de 10,7 % en 2023.
Le secteur de l'énergie et des services publics augmentera à un taux annuel moyen de 5,2 % entre 2024 et 2027, tandis que le secteur industriel progressera de 3,6 %.
Cette croissance sera contrebalancée par la faiblesse du secteur résidentiel, qui s’est contracté de 4,5 % en 2023 et devrait encore baisser de 4,6 % en 2024 avant de remonter lentement. Le secteur commercial s'en sortira mieux, avec une croissance de 3,2 % attendue entre 2024 et 2027, mais en 2027, il ne sera que 5 % plus élevé qu'en 2019[2].
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