Existe-t-il un décalage avec la réalité d'aujourd'hui ?
La saison des Assemblées Générales bat son plein et les renouvellements de mandat d'administrateur ou les nouvelles nominations sont en train d'être votés.
Toutefois, la dernière enquête menée par WTW, en partenariat avec ecoDa, auprès des administrateurs montre que les conseils d’administration européens pourraient venir à manquer d'administrateurs disposant des compétences requises pour ce rôle de plus en plus exigeant, car la rémunération actuelle est en décalage par rapport à des exigences de plus en plus fortes. Tout comme pour les rôles exécutifs, le vivier mondial est restreint et la compétition est vive entre les entreprises pour attirer et retenir les administrateurs.
Les exigences réglementaires croissantes sur ces rôles non-exécutifs poussent les entreprises à revoir les politiques de rémunération et les enveloppes dédiées aux conseils (d'administration ou de surveillance) et aux comités spécialisés (audit, rémunération, nomination, gouvernance, RSE,...).
Un constat fort de l’enquête est que la rémunération moyenne versée aux administrateurs varie considérablement entre l’Europe et les US. Le niveau de rémunération médian des administrateurs dans les sociétés qui composent les principaux indices européens s'établit autour de 150 000 euros. Dans le même temps, aux États-Unis, la rémunération moyenne des administrateurs des sociétés du S&P 500 se situe autour des 300 000 euros, soit le double de ce qui est observé en Europe. Ce décalage important augmente le risque que les entreprises européennes ne puissent être en mesure de rivaliser et d’attirer les administrateurs qu'elles souhaiteraient car les individus talentueux optent pour des opportunités plus gratifiantes à l’échelle mondiale, tout comme ce que nous observons pour les rôles exécutifs depuis de nombreuses années.
Le rapport et les administrateurs interrogés recommandent que les rémunérations des membres du conseil soient déterminées par:
Ce que l'étude a également montré est qu'au cours des cinq dernières années, les administrateurs européens ont ressenti que l'exercice du rôle d'administrateur nécessitait plus d’expertise technique, un engagement accru en termes de temps et une plus grande prise de risques professionnels et de réputation, tandis que la rémunération est restée inchangée et décorrélée des augmentations pratiquées au sein des entreprises. Une rémunération équitable et socialement responsable est nécessaire pour les administrateurs afin d’attirer et de retenir les bons candidats qui ont l’expertise spécifique requise pour remplir leur(s) rôle(s). Sinon, les entreprises risquent de passer à côté des meilleurs talents.
Enfin, l’évaluation des Conseils par un tiers indépendant et sans conflit d’intérêt va être l’une des thématiques majeures au sein des entreprises et celle-ci est également portée par les Proxies / Investisseurs afin de s’assurer du bon fonctionnement du Conseil et de ses Comités et d’objectiver les potentielles demandes d’ajustement des politiques de rémunération pour les administrateurs.
Les attentes ayant changé et les profils étant rares, les entreprises qui seront les plus performantes à l’avenir et de façon pérenne seront celles qui adopteront une approche équivalente dans la façon d’aborder les rémunérations des rôles exécutifs et les rôles non-exécutifs.
Les données ont été recueillies par WTW auprès de 380 entreprises dans 12 pays européens dans le cadre de l’enquête européenne sur les niveaux de rémunération des administrateurs.
Instituts membres ecoDa ayant contribué à la collecte de données auprès de :