[Yoann Chenault] On peut appliquer ça un petit peu à l'ostéopathie.
C'est-à-dire que je n’ai pas de douleur particulière.
Je me fais un bilan chez mon ostéopathe et comme je vous disais tout à l'heure, je vais tester en passif les structures du corps, voir s'il y a des restrictions de mouvements ou de mobilité.
Cela va nous permettre d'anticiper d'éventuelles tensions ou blessures.
Ou alors et presque le plus important aussi, on va conseiller le patient sur ses activités du quotidien.
Donc là on peut rentrer dans tout ce qui est un petit peu posture.
On va le conseiller sur la manière de se tenir devant un écran, la manière de porter des charges, des exercices pour renforcer les zones du corps.
Voilà, on va l'accompagner et faire de la prévention aussi.
[Justine Dalmas] Bienvenue sur le podcast, cultivons le bien-être et la prévention de WTW.
Le podcast est dédié à l'accompagnement santé, bien-être, prévention et équité.
Dans un environnement professionnel où l'attraction et la rétention des talents sont les maîtres mots, construire et développer une politique bien-être semble incontournable.
Que vous soyez DRH, manager, salarié, dirigeant d'entreprise ou encore partenaire social, nous avons conçu ce podcast pour vous offrir des perspectives inspirantes, des conseils pratiques et des histoires captivantes.
Tout au long de cette série, notre experte sur le sujet chez WTW, Géraldine Guimaraes sera accompagnée d'invité exclusif sur les thématiques précises du bien-être et de la qualité de vie au travail.
[Géraldine Guimaraes] Bonjour Yoann Chenault.
[YC] Bonjour.
[GG] Vous êtes ostéopathe, posturologue à Boulogne-Billancourt. Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?
[YC] Alors moi je suis ostéopathe et posturologue, diplômé en 2020. Donc ça va faire quatre ans que j'exerce. J'ai fait mes études à Nantes et là, je pratique dans mon cabinet en libéral sur Orléans et sur Boulogne-Billancourt.
[GG] Avant de commencer, on a instauré un rituel pour ce podcast.
On a une question, donc pour ceux qui nous écoutent, pour introduire le sujet.
Elle est la suivante : parmi les salariés qui nous disent souffrir d'anxiété ou sont en dépression, combien d'entre eux disent avoir des problèmes de santé physique ?
L'ostéopathie a été fondée aux États-Unis à la fin du 19e siècle et a été introduite en France au début du 20e siècle.
Le saviez-vous ? Les ostéopathes traitent divers troubles fonctionnels.
Tels que les douleurs musculosquelettiques, les maux de dos, douleurs cervicales, etc.
Mais également les troubles digestifs, les migraines ou encore les troubles de la posture.
Si l'ostéopathie est de plus en plus populaire en France, est-ce plutôt une recommandation croissante des professionnels de santé traditionnelle ou une demande des patients ?
Parler ostéopathie avec vous aujourd'hui nous permettra, Yoann peut-être, de nous donner des informations sur la santé des Français et notamment sur la santé mentale.
Alors, puisqu'en réponse à la question que je viens de poser, 47 % des salariés souffrant d'anxiété ou étant dans une phase de dépression disent avoir un ou plusieurs problèmes de santé physique.
Est-ce qu'on pourra en savoir plus sur les conséquences du développement du télétravail ?
L'ostéopathie est-elle un outil de prévention ?
Avant de se poser ces questions et même plus, Yoann, quels sont les principes fondamentaux de l'ostéopathie ?
[YC] Les principes fondamentaux de l'ostéopathie. Nous, on a appelé cela une loi, qui s'appelle la loi de l'artère. C'est-à-dire qu'on dit que l'artère est reine. C'est-à-dire que tout ce qu'on va faire, ça va engendrer du mouvement et donc entraîner de la vascularisation dans beaucoup de tissus du corps, tout simplement.
[GG] Alors comment on pourrait dire que se déroule une séance type d'ostéopathie ?
[YC] Le patient se présente au début, ce qui va nous permettre de comprendre un petit peu son profil.
On va lui poser des questions autour de ses douleurs, et de son quotidien et de ses antécédents.
Et après, on va réaliser une phase de tests actifs et une phase de tests passifs.
Et on va essayer de déterminer ce qui lui fait mal et pourquoi il a mal.
En fait, on mène une petite enquête. Et on va lui expliquer comment est-ce qu'on va traiter sa douleur.
Et comment est-ce qu'on va l'accompagner dans le temps pour plus qu'il ait ce style de douleur de manière récurrente.
[GG] Est-ce qu'on a juste un exemple entre une activité active et passive dans, quand vous faites vos tests ?
Activité active, c'est-à-dire que je vais lui faire tester de lever les bras ou de s'agenouiller, de se mettre en équilibre sur un pied. Ça, c'est actif, c'est le patient qui fait le mouvement. Cela représente pas mal son quotidien en général. Et la manière passive, c'est moi qui teste les structures du corps.
Donc la mobilité de l'articulation, la capacité d'un muscle à s'étirer, l'amplitude articulaire en fait.
[GG] Très bien. Vous arrivez à faire un diagnostic à chaque fois à vos patients, ou il y a, ou il repart parfois sans réponse ?
[YC] Non non, il ne repart pas sans réponse. Parfois, on ne peut pas toujours comprendre dès la première fois, surtout que parfois, il y a une douleur qui est aiguë, donc ça l'empêche de bouger.
C'est pour ça que ça nous arrive de le revoir une ou deux fois pour faire un suivi et voir comment il a évolué.
Mais oui, on a toujours une petite idée de pourquoi il a eu mal. Et parfois, on a besoin de plusieurs séances pour travailler cette zone-là qui lui a fait mal en fait. Donc voilà, il y a toujours un diagnostic ostéopathique possible. Pas médical, nous ne sommes pas médecin, mais un diagnostic ostéopathique.
[GG] Alors justement, sur le fait d'être médecin, et le fait que vous soyez peut-être plusieurs à soigner un même mal. Souvent, on nous demande quelle est la différence entre un ostéo et un kiné ?
[YC] Alors, c'est à la fois proche, mais aussi très très différent.
Si je prends l'exemple d'une entorse, si vous faites une entorse, vous allez voir votre médecin, il va vous prescrire des séances de kiné pour faire la rééducation locale.
En général, le kiné travaille localement pour aider à remuscler, retravailler la cheville de manière locale.
Et en parallèle, je dis bien en parallèle, parce que c'est complémentaire, ostéo et kiné, on va aller voir l'ostéopathe. Et là moi, je vais mener ma petite enquête pour essayer de savoir pourquoi il y a eu cette entorse de cheville ? Est-ce que c'est dû à de nombreuses entorses de cheville et une fragilité ?
Ou est-ce que c'est dû à un antécédent sur le genou qui entraînait des tensions sur la cheville et donc une blessure ? Et donc le but, c'est d'essayer de faire en sorte qu'il y ait moins de douleur à la cheville, peut-être en travaillant d'autres zones aussi.
[GG] Ok, d'accord. Ça, effectivement, c'est une fois qu'on a un problème. Mais ce qui nous intéresse aussi dans le cadre de ce podcast, c'est est-ce qu'on utilise l'ostéopathie aussi en prévention ?
[YC] Oui, oui oui, on l'utilise en prévention. Je prends souvent l'exemple de la voiture.
En voiture, on fait souvent un petit bilan. On appelle ça la visite des 10 000 kilomètres, le contrôle technique. On peut appeler, appliquer ça un petit peu à l'ostéopathie.
C'est-à-dire que je n'ai pas de douleur particulière, je me fais un bilan chez mon ostéopathe.
Et comme je vous disais tout à l'heure, je vais tester en passif les structures du corps.
Voir s'il y a des restrictions de mouvement, de mobilité. Ça va nous permettre d'anticiper d'éventuelles tensions ou blessures.
Ou alors, et presque le plus important aussi, on va conseiller le patient sur ses activités du quotidien.
Donc là, on peut entrer dans tout ce qui est un petit peu posture.
Donc on va le conseiller sur la manière de se tenir devant un écran, la manière de porter des charges, des exercices pour renforcer des zones du corps. Voilà, on va l'accompagner, c'est de la prévention, c'est ça.
[GG] Et sur le bilan, vous diriez qu'il faudrait le faire une fois par an, par exemple ?
[YC] Si on doit donner un chiffre, on va dire une fois par an.
Mais je préfère dire à mes patients, écoutez-vous et apprenez à vous connaître pour venir quand vous commencez à avoir des signes évocateurs de tension.
[GG] D'accord.
[YC] En fait l'image, c'est avant que le vase qui déborde.
Commencez à repérer les éléments qui font que le vase se remplit, et là on vient.
Donc peut-être qu'il y a des patients ça va être deux fois par an, mais sur une courte période. Parce que c'est une période de travail intense. Le mois de janvier est intense, je vais venir deux fois, après je ne vais pas revenir de l'année par exemple.
[GG] D'accord, mais justement, c'est un peu en lien avec la question que j'allais vous poser après sur quelles recommandations donneriez-vous pour maintenir une bonne santé musculosquelettique ?
Mais on l'a vu, ça peut aller plus loin que le sujet des troubles musculosquelettiques. Alors on entend en premier bilan ostéo, le fait de pouvoir s'écouter. Mais est-ce qu'il y a d'autres éléments ?
[YC] Oui, il y a plein d'éléments qui rentrent en compte pour une bonne santé musculosquelettique.
Tout d'abord, on dit ne pas stresser, mais ça ne veut rien dire. Moi, je vais plutôt dire, apprendre à gérer son stress. Donc ça revient à apprendre à se connaître et savoir par quels outils je peux gérer mon stress ? Donc ça peut être par du sport, un sport plaisir, c'est important.
Il faut que le patient trouve le sport qui lui convient et qu'il aime faire. Sinon on ne va pas à la salle, on prend juste l'abonnement. Et avoir des activités aussi extra-scolaires : donc de la peinture, la broderie, tout ce qu'on veut qui va nous permettre d'avoir moins de stress.
[GG] OK, pour créer cette hormone justement plaisir.
[YC] Exactement, l'hormone du plaisir, du bien-être voilà. On ne fait pas juste faire des étirements alors qu’on ne sait même pas pourquoi il faut les faire. Et puis bien sûr, il y a tout le cocktail hygiène de vie.
Donc une bonne alimentation, une bonne hydratation et le sommeil. De la même manière, un bon sommeil, ça ne veut pas dire grand-chose. On pourrait en parler toute la journée du sommeil, mais il faut trouver son rythme aussi pour pouvoir bien récupérer.
[GG] Je crois qu'en fait finalement, on est en train de se donner tous les facteurs de risque même pour les maladies cardiovasculaires.
[YC] Mais oui, exactement.
[GG] Alors là, on n'a pas parlé du tabac, parce que ça, ça ne rentre pas là en ligne de compte, sauf si on parle de l'hygiène de vie, mais en fait tout se rejoint finalement.
[YC] Oui, tout se recoupe. Et en ostéopathie, on peut penser à un mal de dos mécanique.
Mais en fait, l'ostéopathie, c'est un ensemble de choses. Je vous disais tout à l'heure, je ne sais plus si on l'a dit, mais l'homéostasie, donc c'est la prise en charge globale du patient.
Alors oui, il y a le côté mécanique du corps, mais il y a aussi l'hygiène de vie du patient, ses antécédents, sa manière de gérer son quotidien.
[GG] L'homéostasie, je prends le terme que je ne connaissais pas justement.
Donc ça, ce sont les recommandations générales Et puis est-ce que ça vous arrive d'avoir des personnes qui sont sportives, qui ont une activité sportive, mais qui ont des problèmes musculosquelettiques dus à la sédentarité ?
Parce qu'en fait, comme c'est deux choses différentes et ça peut-être, tout le monde n'est pas au courant : on peut faire une activité sportive et faire deux heures de sport le week-end. Mais si on est toute la journée sans bouger devant son ordinateur, je vous laisse peut-être, vous en parleriez mieux que moi.
[YC] Non mais totalement, vous faites bien d'en parler. C'est intéressant parce qu'il y a effectivement l'activité sportive. Donc si je prends mon exemple, moi j'aime bien faire du tennis. Donc je peux en faire une heure ou deux heures le dimanche. Voilà, ça c'est l'activité plaisir.
Mais le corps a aussi besoin d'une dépense énergétique quotidienne. Donc on pourrait penser par exemple à la marche. Marcher au moins une demi-heure, trois quarts d'heure par jour pour contrer la sédentarité qu'on a quasiment tous en fait.
Si on prend les études, à partir du moment où on passe huit heures assis de manière statique ou à piétiner on est sédentaire en fait.
[GG] Et alors justement, je fais, je rebondis sur une question qui m'intéressait, que j'avais donnée en introduction, c'est comment est-ce que vous avez vu peut-être une évolution avec le télétravail ?
[YC] Effectivement, avec le télétravail, ça a changé un petit peu des choses.
Les patients ont des douleurs beaucoup plus chroniques parce qu'ils vont toujours être un petit peu dans la même position, avec les mêmes contraintes sur le corps.
Et ça va aussi entraîner des choses : le corps doit s'adapter, mais il ne peut pas s'adapter.
Il n’est pas capable de s'adapter à une posture statique de manière assise.
Donc oui, il y a eu le télétravail, mais il faut absolument que les gens retrouvent cette mobilité au quotidien.
[GG] Donc l'idée c'est de faire des pauses très souvent, de se lever pendant la journée ? Quels sont vos conseils ? Quels sont les questions que vous posez ?
[YC] Oui.
[GG] Quel type de métier vous avez ? Est-ce que vous êtes en télétravail ?
[YC] C'est presque la première question, le métier. Ça va déterminer beaucoup de choses.
Et oui, on dit souvent faites des pauses, allez à la machine à café ou à l'imprimante.
Mais en fait, il faut aller voir un petit peu plus loin et un petit peu plus proche.
C'est-à-dire que l'idéal, si je devais donner un idéal, il faudrait changer de position toutes les 15 minutes.
Je ne dis pas qu'il faut se lever, mais il faut changer de position.
[GG] D'accord. Donc en fait, il n'y a pas de position idéale.
[YC] On a tous entendu "les yeux en face des coudes droit, les genoux à 90", mais ça, ça ne marche pour personne. Enfin, je n'ai pas trouvé de robot pour qui ça fonctionne.
Mais voilà, il faut changer de position souvent.
[GG] Oui, parce qu'on m'a souvent dit ne pas croiser les jambes quand on est assis ou toutes ces choses-là. Finalement, si je le fais un quart d'heure.
[YC] Voilà, exactement. Je suis en train de croiser les jambes actuellement.
Par contre si je passe huit heures avec la jambe droite croisée sur la jambe gauche, ça ne va pas le faire.
Mais par contre, je peux l'avoir pendant 10 minutes, puis ensuite ça sera la jambe gauche.
Puis m'asseoir au fond de mon fauteuil, vers l'avant, changer la position de mon poste de travail. En fait, c'est la définition de l'ergonomie.
[GG] Oui.
[YC] Ce n’est pas à vous de vous adapter à votre poste de travail, mais c'est à votre poste de travail de s'adapter à vous.
[GG] D'accord. Et alors, est-ce que vous justement vous remarquez une typologie de commune de métiers ou de patients qui viennent vous consulter ? Après, vous êtes peut-être spécialisés sur un domaine, mais est-ce que vous voyez cette typologie ?
[YC] On a un petit peu de tout au cabinet quand même, mais globalement, on a beaucoup de patients qui ont des métiers de bureautique.
[GG] Ok.
[YC] Voilà administratif, bureautique.
Que ça soit dans la finance, le consulting ou autre.
[GG] Que ce soit à Orléans ou à Boulogne ?
[YC] Oui. Sur Orléans, Boulogne.
[GG] Parce qu'on pourrait se dire, peut-être là on est situé à Boulogne.
[YC] Non, globalement, c'est ça. Beaucoup d'artisans aussi.
Des gens qui sont à leur compte, en fait. Et du coup, oui, ils ont des métiers sportifs.
Mais ce n’est pas le côté sport dont on parlait tout à l'heure avec le côté plaisir.
Donc leurs métiers sont sportifs et en plus il y a une contrainte.
C'est qu'ils sont souvent chef d'entreprise, en fait, comme nous ostéopathes, on est chef d'entreprise on doit faire un résultat, du chiffre, et donc ça, on en retrouve pas mal.
[GG] Oui, alors c'était une des questions justement, parce que là, on revient sur le sujet du stress.
On l'avait déjà abordé tout à l'heure. En quoi ça influe, d'après vous ? Ou est-ce que vous le voyez ?
Est-ce que ça doit être aussi dans les questions que vous posez ? Si en ce moment, ils se sentent bien, s'ils sont stressés, s'ils sont anxieux, etc. Est-ce que vous, ça vous le remarquez ? Est-ce qu'il y a une proportion enfin ?
[YC] Ouais, je peux vous donner un petit peu un pourcentage d'idée.
Je pense que neuf patients sur 10 qui viennent au cabinet sont dans une période de stress
[GG] Neuf sur 10 ?
[YC] Oui, je pense. Ça ne veut pas dire qu'ils ont du stress toute l'année, mais en général, quand ils viennent au cabinet, il y a ce qu'on appelle un contexte. Pourquoi je me suis fait mal aujourd'hui au dos alors que je suis tout le temps assis de la même manière ? Parce que c'est vrai que là, ça fait une semaine ou deux où je suis stressé, où j'ai des contraintes, où il y a de l'anxiété, des contrariétés même personnelles. Et tout ça, ça fait un cocktail qui fait que ma douleur va se déclencher, en fait.
Donc oui, presque neuf personnes sur 10 ont du stress.
[GG] Il n'y a pas de frein à vous dire qu'ils sont stressés en fait ? Ils répondent tout de suite à la question et de manière complètement transparente ?
[YC] Oui, mais par contre, ils ont, c'est pas toujours exempte pour eux d'associer la douleur au contexte.
C'est-à-dire qu'ils ne vont pas tout de suite nous dire, "J'ai mal au dos, c'est vrai que je suis stressé." Non, c'est nous qui allons leur faire comprendre qu'effectivement, il y a cette période-là qui fait qu'il y a cette douleur.
Ce qui rassure aussi sur le fait que, entre guillemets, "je ne suis pas fragile, je ne suis pas voué à avoir des douleurs tout le temps." Et c'est vrai que si j'arrive à mieux gérer mon stress, je vais peut-être avoir moins de douleurs.
[GG] Oui. Et c'était donc une douleur ponctuelle.
[YC] C'est ça.
[GG] Et sur ces neuf patients sur 10 qui donc vous disent qu'ils ont du stress, avec les bonnes pratiques que vous leur donnez, est-ce que justement vous les voyez moins souvent, vous voyez un effet ?
Est-ce que derrière, finalement, ils font ce que vous leur dites, en fait ?
[YC] Oui oui, effectivement, j'ai l'impression que enfin, moi, c'est mon but dans mon métier, c'est de que quand le patient sort du cabinet, il ait compris pourquoi il avait cette douleur ?
Donc ça m'arrive de donne des exercices, donner des conseils, même d'orienter parfois vers d'autres thérapeutes pour compléter la prise en charge.
[GG] Ok.
[YC] Et oui, en général, je pense qu'ils comprennent. Après, ce n’est pas toujours facile à mettre en place. C'est pour ça que je leur explique bien que ça prend du temps, qu'on ne peut pas tout changer d'un coup, mais il faut essayer les choses.
[GG] Par rapport à ça, ce que vous veniez de dire justement, d'aller voir peut-être un collègue ou un autre professionnel de santé. Alors ça m'intéresserait de savoir, est-ce que vous avez à peu près une idée de la répartition du nombre de téléconsultations que vos patients que vous avez avec vos patients, mais qu'il faut en direct ?
En se disant directement « Je vais prendre rendez-vous avec un ostéo ou alors qu'ils ont été conseillés dans le cadre d'un parcours de soins par leur médecin généraliste notamment ? »
[YC] Oui, on a une petite idée quand même. Nous, on a un métier de première intention, c'est-à-dire qu'on n'a pas besoin de prescription. Donc en fait 90, 80-90 % des patients qui viennent au cabinet, ils viennent d'eux-mêmes.
[GG] Ok.
[YC] Et le reste, ils peuvent être orientés par des médecins qui connaissent l'ostéopathie ou par des kinés, en général, c'est ça. Après moi, dans mon métier, en tant que posturologue, je travaille aussi avec d'autres professionnels. Donc ça m'amène à recevoir des patients venant d'autres thérapeutes.
[GG] D'accord. Ok. On voit de plus en plus d'ostéopathes en entreprise.
Je sais que vous faites effectivement des interventions sur site. Donc soit pour des actions régulières soit pour des actions ponctuelles. Qu'est-ce que vous en pensez ? Et comment est-ce que vous voyez en fait cet élément ?
[YC] Oui, effectivement, moi, je travaille en entreprise aussi, donc je fais de l'ostéopathie en entreprise.
Que ce soit par le biais d'ateliers gestes et postures, donc de sensibilisation à la posture au travail ou des consultations directement en entreprise. Et effectivement, ça se développe de plus en plus parce qu'on se rend compte que c'est efficace. Les patients n’ont pas toujours le temps, ou ils ne prennent pas toujours le temps de venir à nous voir au cabinet. Donc, c'est un avantage pour eux si l'ostéopathe peut se déplacer. C'est assez facile à faire. On prend notre table, on vient, on a une salle qui est réservée.
Et puis sur le temps de travail ou sur le temps de pause, le patient peut l'employer, peut prendre son rendez-vous. Et donc oui, c'est facile à mettre en place. Je ne vais pas dire que c'est l'avenir, mais ça
[GG] Comment est-ce que vous voyez l'évolution de votre métier. Sur les prochaines années, comment est-ce que vous pensez que l'ostéopathie va se développer ?
[YC] C'est un métier en voie de développement exactement. C'est difficile de dire comment ça va se développer exactement, mais moi, je pense qu'on est en bonne voie. Il y a de plus en plus de mutuelles qui remboursent, il y a de plus en plus de patients qui connaissent l'ostéopathie sans forcément y être allés. Et il y a de plus en plus de retours positifs.
[YC] Voilà, c'est des thérapies naturelles, manuelles, donc les patients sont à la recherche de ça.
Maintenant, je pense que ça doit se développer encore un petit peu plus dans le monde de l'entreprise, surtout pour la prévention. Parce que quand on intervient parfois, c'est plus compliqué, alors qu'il y a eu de la prévention, c'est plus simple.
[GG] Oui.
[YC] Je pense que ça se développe aussi dans le milieu sportif, toujours en collaboration avec des préparateurs physiques, des kinés.
[GG] Et après bon, il reste ce développement on va dire, dans le suivi médical d'un patient qui a une opération, qui a une chirurgie. Alors, c'est vrai que juste par rapport à ce que vous nous disiez sur votre patientèle, on a beaucoup parlé des salariés, enfin en tout cas des personnes qui travaillent derrière un écran avec les bonnes pratiques, les gestes et postures, etc. C'est vrai qu'on aurait pu aussi peut-être parler plus longuement de tous les autres corps de métier.
[YC] Oui, effectivement, c'est vrai qu'il y a d'autres corps de métier, les salariés qui travaillent à la chaîne en production, qui n’ont peut-être pas la même accessibilité à l'information. Donc ça pourrait être intéressant de faire une bonne communication par rapport à ça.
D'où l'intérêt aussi de l'ostéopathie en entreprise, où du coup tout le monde a la même information.
[GG] Je vais peut-être faire une petite conclusion et je vous laisserai le mot de la fin, Yoann.
Moi, ce que je vais retenir, forcément, c'est que neuf patients sur 10 ont des problèmes de stress.
Donc c'était etc. C'est quand même le chiffre qui m'a surpris.
Changer de position toutes les 15 minutes si on est devant son écran. Je le retiendrai aussi, ça va ça va m'aider, personnellement, et je vais le dire à mes collègues. Après effectivement, tout ce qu'il faut autour, enfin, des sujets qu'on a parlé, l'homéostasie, très intéressant. Et puis le fait que ce soit un bon élément en termes de prévention et pas seulement une fois qu'on a une problématique. Voilà ce que je retiendrai peut-être de notre conversation. Et je vous laisse le mot de la fin, Yoann.
[YC] Effectivement, vous avez retenu des éléments assez importants de l'ostéopathie.
C'était un plaisir d'échanger avec vous sur ce sujet. Cela pourrait être intéressant aussi d'échanger autour d'une table ronde par exemple avec d'autres thérapeutes pour pouvoir interagir directement sur un sujet ou autre.
[GG] Oui, très bonne idée, je garde, je garde le point. Parce qu'effectivement, quand on discutait, je me disais, c'est vraiment dans un sujet de santé holistique. Mais alors sans parler forcément des médecines douces, qui est un gros sujet, mais quand même pouvoir peut-être mettre autour de la table un naturopathe, le sujet de la sophrologie.
[JD] Merci pour votre écoute.
Nous espérons que cet épisode vous aura inspiré.
Ensemble, continuons d'en parler pour cultiver le bien-être et la prévention.
Nous vous donnons rendez-vous très vite pour un prochain épisode.
D'ici là, n'hésitez pas à vous rendre sur notre site internet www.wtwco.com.
Nous serons ravis de vous accompagner.