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Article

Les Jeux olympiques de Paris 2024 – une affaire risquée ?

La multitude de risques au-delà du sport et du divertissement

De Hélène Galy et Claire Augros | 7 Novembre 2024

Comment l'excellence dans le sport peut-elle être assurée lorsque cet idéal est confronté à la dure réalité de multiples pressions : socio-politiques, technologiques, climatiques et RSE ?
Affinity
Climate Risk and Resilience|Geopolitical Risk|Risk Culture

Les Jeux Olympiques évoquent des records mondiaux et des superlatifs : les athlètes ne sont pas les seuls à devoir exceller à Paris ; une supply chain complexe composée d'organisateurs et de fournisseurs planifie depuis des années le plus grand événement sportif mondial ; pourtant un élément critique est souvent mis au second plan : l'assurance.

Durant l’été 2024, l'Europe a accueilli plusieurs événements sportifs d’ampleur tels que l'Euro 2024 et le Tour de France. Cependant, tous les regards étaient tournés vers les Jeux Olympiques et Paralympiques. Les grands événements sportifs génèrent une concentration soudaine de risques et poussent donc la gestion des risques et l'assurance à leur paroxysme ; ils nécessitent une expérience pointue et une préparation pour l'inédit. Cet article livre un aperçu des implications en coulisses pour assurer l'excellence dans le sport, tout en composant avec des pressions et des contraintes externes croissantes : climatiques, sociopolitiques, technologiques et aussi en matière de responsabilité sociale et environnementale (RSE).

Assurer l’excellence du sport face à de multiples pressions extérieures
Assurer l’excellence du sport face à de multiples pressions extérieures
Assurer l’excellence du sport face à de multiples pressions extérieures

Assurer l'excellence dans le sport

Avec 32 sports et 329 épreuves répartis sur 35 sites, les Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024 auront nécessité un programme d'assurance complexe et une répartition claire des responsabilités. En l'absence de solution « taille unique », une conception sur mesure de couvertures d'assurance interconnectées a été nécessaire, soutenue par un large éventail d'expertises, combinant connaissance locale, liens avec un large panel d'assureurs et spécialisation sectorielle. Avec autant d'yeux rivés sur cet événement, il n'y avait pas de place pour l'échec, et un historique éprouvé était essentiel[1].

La diversité des besoins en assurance illustre la variété des solutions, allant des plus évidentes (protection des athlètes avec une assurance accidents personnels et maladies, protection des organisateurs avec une couverture responsabilité des dirigeants, ou encore protection des sites et des opérations avec une assurance responsabilité civile) aux plus ésotériques. Pour la Coupe du Monde de la FIFA 2022, le footballeur argentin Messi avait l'assurance de la partie du corps la plus chère dans le sport, avec une police de 900 millions de dollars sur son pied gauche.

Il est facile d'oublier qu'une fois les médailles décernées, les athlètes ont encore besoin de protection, individuellement ou par le biais de leur fédération sportive. Malgré des programmes d'assurance bien établis, la popularité croissante du sport féminin a souligné la nécessité d'une approche plus consciente du genre pour protéger efficacement les sportives. Ces Jeux Olympiques étaient les premiers à atteindre la parité des genres, avec un nombre égal d'athlètes masculins et féminins. Et pourtant, l'équipement sportif, les vêtements et les méthodes d'entraînement ne sont souvent pas spécifiquement conçus pour les femmes et peuvent augmenter le risque de blessures – à titre d’exemple, on note un taux disproportionné de blessures du ligament croisé antérieur parmi les footballeuses professionnelles ces dernières années. Cette réalité sous-tend le lancement de l'assurance WTW pour les femmes dans le sport, conçue spécifiquement pour protéger les sportives contre la perte de revenus due à une blessure ou une maladie.

Les organisateurs des Jeux Olympiques sont souvent déterminés à battre de nouveaux records. Le 26 juillet, Paris 2024 a défié les traditions antérieures en organisant la cérémonie d'ouverture non pas dans l’enceinte fermée d’un stade, mais comme un spectacle itinérant le long de 6 km de la Seine. Le "Marathon pour tous" était aussi le premier événement de l'histoire olympique ouvert au grand public, avec plus de 40 000 coureurs. Ces deux événements ont apporté des défis uniques en matière de sécurité. Si Tokyo 2020 (tenu en 2021) n'avait pas de visiteurs en raison de la pandémie de Covid-19, 11.2 millions de spectateurs se sont rendus à Paris, dont environ 2 millions venant de l’étranger. Les primes d'assurance sont généralement calculées en combinant l'expérience des pertes passées, le profil de risque actuel et les perspectives de risque. Ces exemples soulignent à quel point les assureurs ne peuvent simplement pas se fier aux précédents Jeux Olympiques pour évaluer et tarifer les risques. Pour des événements aussi singuliers, l'histoire est un guide peu utile, et une approche spécialisée du risque est nécessaire pour appréhender et placer ces risques tout à fait inédits.

Ainsi, d'une Olympiade à l'autre, le cadre du programme d'assurance conçu des années avant la cérémonie d'ouverture doit être largement revisité pour s'adapter à l’évolution globale et locale des risques mais aussi aux spécificités opérationnelles liées à la créativité et aux innovations du comité d’organisation. Cet article fournit d'autres exemples de l'évolution du paysage des risques, des pressions environnementales à la sécurité des foules, en passant par la technologie et le risque de réputation.

Les contraintes climatiques sur les événements sportifs

L’ambition de Paris 2024 était d’organiser les Jeux Olympiques les plus verts de tous les temps, avec un large panel de mesures pratiques : un système de refroidissement géothermique pour le village olympique, la réutilisation de la chaleur des centres de données pour la piscine olympique, et une restauration composée à 60 % de produits végétaux et à 80 % de produits locaux.

Ces aspirations se sont heurtées à la dure réalité des athlètes qui privilégient leur performance à leur empreinte carbone. En effet, un mois avant le début, quelques délégations olympiques avaient annoncé qu'elles paieraient leurs propres climatiseurs. La menace d'une chaleur extrême a poussé des athlètes de 15 disciplines sportives (dont 11 olympiens) à s'associer à des climatologues et des physiologistes thermiques pour publier le rapport « Rings of Fire II » en juin 2024.

De leur côté, les Nations Unies avaient prévu que 2024 serait l'année la plus chaude jamais enregistrée, l'Europe étant le continent qui se réchauffe le plus rapidement[2] Paris elle-même a vu sa température moyenne augmenter de 3,1 °C depuis 1924, date des derniers Jeux Olympiques d’été organisés en France. Lord Seb Coe, quadruple médaillé olympique et président de World Athletics, a déjà émis une alerte : « avec la poursuite de la hausse des températures mondiales, le changement climatique devrait de plus en plus être considéré comme une menace existentielle pour le sport ». Une autre étude récente sur les politiques de stress thermique adoptées par 32 fédérations sportives internationales a mis en évidence des lacunes dans les indices utilisés, pas nécessairement adaptés aux athlètes. La canicule de 2003 avait entraîné une surmortalité estimée à 15 000 personnes en France, mais une canicule n'aurait pas besoin d'atteindre cette intensité pour affecter à la fois les athlètes et les spectateurs[3].

Après une cérémonie d’ouverture sous des rideaux de pluie, Paris 2024 a bien dû faire face pendant quelques jours à des températures au-dessus de la normale[4], mais les organisateurs avaient spécifiquement anticipé ce risque dans le plan de prévention et de mitigation, grâce à des points d’accès à l’eau gratuit partout et l’autorisation des gourdes personnelles sur les sites.

Il s'agissait d'une situation gagnant-gagnant du point de vue de l'ESG et de la couverture du passif.

Les risques liés aux conditions météorologiques extrêmes sont de plus en plus une préoccupation pour les salles de sport et de concert, les organisateurs et les fans n’étant pas souvent préparés à ce risque croissant de situation. A titre d’exemple, un match de l'Euro 2024 entre l'Allemagne et le Danemark a récemment été interrompu après des éclairs intenses (souvent précurseurs d'une tempête de grêle). Malgré les inconvénients pour les spectateurs, les autorités locales allemandes, averties du risque désormais non négligeable de tempêtes convectives sévères (avec des grêlons pouvant aller jusqu’à 10 cm de diamètre), n’ont pris aucun risque quant à la sécurité des joueurs et des fans. Les organisateurs ont, quant à eux pour obligation de prendre toutes les mesures nécessaires pour protéger les individus sur leurs sites, au risque de voir leur responsabilité civile engagée. Au cours de l'année dernière, des spectateurs ont été blessés, voire tués, lors d'événements sportifs ou de concerts[5] en raison de vagues de chaleur ou d’intempéries sévères. En 2023, la fumée des incendies de forêt avait conduit à l'annulation de concerts et d'événements sportifs aux États-Unis et au Canada. Au cours des 30 dernières années, Nice a connu 328 incendies de forêt. Ainsi, bien que le risque pour le stade lui-même soit faible, des incendies dans les zones environnantes auraient pu perturber les épreuves de football de Paris 2024, impactant le trafic des spectateurs et générant de la pollution par la fumée.

Sans assurance annulation d'événement, les organisateurs ont peu d'incitation à annuler ou à reporter. Mais l'annulation est un dernier recours et des plans de contingence complets peuvent faire beaucoup pour atténuer les risques. Cet article précédent examine le cas emblématique du championnat de tennis de Wimbledon[6].

Sécurité de la population : pressions sociopolitiques et de santé publique

Il était de sources notoires que le contexte géopolitique à la veille de Paris 2024 (conflit en Ukraine, tensions avec la Russie et conflit au Proche-Orient) faisaient des Jeux Olympiques et Paralympiques en France un terrain de jeu idéal pour l’activisme et les attaques terroristes, ce qui a porté les préoccupations en matière de sécurité à un niveau sans précédent.

La tradition de la trêve olympique remonte à la Grèce antique, mais il existe un long historique d'implication des sports dans la géopolitique[7]. Les défis logistiques et de sécurité auxquels sont confrontés les hôtes incluent la gestion de la congestion des transports, les manifestations et grèves liées aux questions socio-économiques et aux tensions politiques, et les menaces terroristes[8]. De nombreux événements ont eu lieu dans des lieux emblématiques, ouverts et difficiles à sécuriser, tels que la cérémonie d'ouverture permettant à 326 000 spectateurs de se rassembler le long de la Seine, justifiant le niveau élevé de sécurité, et un partenariat public-privé impliquant 22 000 agents de sécurité privée, 45 000 membres des forces de sécurité intérieure et 18 000 militaires. Le sabotage d'une grande ligne de chemin de fer la veille de la cérémonie d'ouverture a rappelé avec force l'immense défi qu’a représenté la sécurisation des sites et de toutes les voies d'accès.

Avec la pandémie de Covid-19 presque oubliée et les spectateurs autorisés à revenir, Paris 2024 aurait pu également devenir un événement de super-propagation. Il existe un précédent expliquant que les Jeux Olympiques soient identifiés comme un multiplicateur pour les épidémies virales : les Jeux Olympiques de 2016 au Brésil ont failli être reportés en raison de préoccupations liées au Zika.

Liée au Zika et également propagée par les moustiques, la dengue était étroitement surveillée par les entomologistes français pour réduire les risques[9]. Bien que les chiffres soient encore bas, les cas en 2024 sont déjà 12 fois plus élevés qu'en 2023. Les voyages internationaux, l'urbanisation, le temps plus chaud et plus humide causé par le changement climatique contribuent tous à modifier la répartition géographique des moustiques, une tendance suivie de près par le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies[10]. Ces facteurs impactent de nombreuses couvertures assurantielles, et les assureurs adaptent sans cesse leurs textes de garanties pour piloter au mieux ces risques – entre étendue de couverture et équilibres techniques - qui évoluent chaque année.

Le double tranchant de la technologie

La controverse autour du pass numérique QR code est un bon exemple de la manière dont technologie et sécurité des foules peuvent se rejoindre. Le système de périmètre de sécurité décidé à Paris en amont de la cérémonie des Jeux Olympiques a conduit des résidents à contester la mesure devant la plus haute cour de justice en France. Malgré la restriction de la liberté de mouvement invoquée, le processus de pass numérique – par son caractère exceptionnel et devant les enjeux de sécurité accrus - avait finalement été confirmé.

Une mesure également controversée a consisté à autoriser par la loi (Loi du 19 mai 2023, relative aux Jeux Olympiques et Paralympiques de 2024)[11] pour la première fois et à titre expérimental, l’usage par les forces de police et les sociétés de transports, de « caméras augmentées » permettant de coupler des techniques de vidéosurveillance et d’intelligence artificielle, dans des cas d’usage très délimités. D’un point de vue assureurs et organisateurs, ces révolutions technologiques sont bien sûr de puissants outils de mitigation des risques en matière de sécurité, mais le débat éthique autour de telles mesures demeure. La remise d’un rapport d’évaluation approfondi est prévue, avant d’envisager de nouvelles modalités d’utilisation.

Les processus de plus en plus digitalisés augmentent l'efficacité mais sont aussi de plus en plus sensibles à la cybercriminalité. Tokyo 2020 a enregistré un record de 450 millions de cyberattaques, 2,5 fois plus qu'aux Jeux Olympiques de Londres 2012. Paris 2024 s’attendait à dix fois plus de cyberattaques que Tokyo 2020, avec la crainte sous-jacente d’une répétition de la cyberattaque « Olympic Destroyer » qui avait ciblé le comité d’organisation de Pyeongchang pendant la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques d’Hiver le 9 février 2018, provoquant l’arrêt de tous les systèmes pendant 12 heures et déclenchant un plan de remédiation impressionnant pour rétablir les opérations pendant la nuit[12].

La cyberprotection est un très bon exemple de la manière dont le marché de l'assurance a évolué au fil du temps pour ajuster constamment les couvertures. Aujourd’hui, les sources sous-jacentes sont multiples : on pense bien sûr à l’acte malveillant, mais il ne faut pas écarter la faille interne[13] qui reste la cause la plus fréquente, ou encore la panne informatique, parfaitement illustrée récemment par l’incident mondial Crowstrike[14].

Qu'il s'agisse de l'organisateur principal de l’événement ou de plus petits prestataires impliqués, tous les acteurs de la chaîne d'approvisionnement doivent prendre la mesure du risque cyber et envisager des solutions assurantielles adaptées à leur activité et à leurs propres expositions.

Durabilité et risque de réputation : les grands événements sportifs sont-ils vertueux pour l’économie des pays organisateurs ?

Un rapport récent du Conseil des relations étrangères[15] a mis en lumière le contraste entre les coûts exorbitants de l'organisation des Jeux Olympiques et les avantages économiques incertains.

Paris 2024 pourrait permettre de démontrer si les réformes du processus de candidature ont permis d’améliorer l’accueil des Jeux. L'Agenda olympique 2020[16] vise à organiser des Jeux plus responsables, durables et inclusifs. Par exemple, l'empreinte carbone liée aux constructions pour Paris 2024 devrait être réduite, avec 95 % des sites déjà construits ou temporaires. D'autres solutions innovantes mises en place pour l'énergie, l'alimentation, le transport et les services numériques seront présentes bien après les Jeux[17].

Une étude indépendante[18] estime que Paris 2024 générera jusqu'à 11,1 milliards d'euros de bénéfices économiques nets dans la région parisienne et que 78 % des fournisseurs sont des petites et moyennes entreprises. Pourtant, les marques de luxe telles que la haute couture se sont inquiétées de l'impact des Jeux sur leur activité, anticipant que leurs clients habituels allaient préférer éviter Paris pendant l'été, un comportement connu sous le nom de « crowding out effect ».

Les marques partenaires des Jeux peuvent, elles, s'attendre à une visibilité emblématique, car aucun autre événement ne peut offrir les mêmes histoires inspirantes et les mêmes niveaux d’audience. Le sponsoring sportif reste une option marketing attrayante pour les marques et une diversification de revenus indispensable pour les organisateurs d’événements, des clubs et de l’ensemble des acteurs du sport et de l’entertainement. Force est constater que l’éventail de candidats et les cibles d’investissement évoluent, jusqu’à bousculer parfois les stratégies marketing conventionnelles[19]. Cela n’est pas sans risques : les stars du sport peuvent également faire la une des journaux pour de mauvaises raisons, mettant en évidence les risques de réputation pour les entreprises partenaires[20].

Conclusion

Les organisateurs de grands événements sportifs font face à un système complexe de risques, qui ne peuvent être considérés isolément : à titre d’exemple, la finale de la Copa America à Miami en juillet 2024 a combiné stress thermique, défis de contrôle des foules, blessure d’athlète et action disciplinaire pour un chant à caractère raciste. Au-delà du merveilleux spectacle sportif, les risk managers peuvent considérer ces événements comme une démonstration de l'adaptabilité de l'assurance aux circonstances les plus ambitieuses et les plus difficiles. Au vu de ces complexités, les organisateurs de Los Angeles 2028 ont déjà défini les contours du programme d’assurance, mais dont les détails seront finalisés avec les assureurs jusqu’à la veille de la cérémonie. Avec les Jeux Olympiques d’Hiver 2030 en ligne de mire, la France ne tardera pas à remettre le cœur à l’ouvrage et à tirer parti de l’expérience récente (et superbement réussie) de Paris 2024.

Références

  1. Claire Augros’ Post Return to article
  2. IPCC_AR6_WGII_Chapter13 Return to article
  3. Heat-related risk at Paris 3034: a proposal for classification and review of International Federations policies Return to article
  4. Paris 2024: Athletes put to the test by extreme heat Return to article
  5. On a Warming Planet, Outdoor Concerts Need a New Safety Playbook Return to article
  6. How could climate change affect sporting events risks? Return to article
  7. Geopolitical risk and the sports industry Return to article
  8. Focus on Paris 2024 Return to article
  9. France enlists ‘dengue detectives’ to prevent outbreak at the Paris Olympics Return to article
  10. Mosquito-borne Diseases 2024 Return to article
  11. Sécurité des Jeux Olympiques : « des opérateurs de caméras augmentés Return to article
  12. Ebook_Grands Evénements sportifs-Sabotage informatique Return to article
  13. Insiders pose extreme threat to insurers’ cybersecurity Return to article
  14. Lessons learned from the CrowdStrike incident Return to article
  15. The Economics of Hosting the Olympic Games Return to article
  16. Olympic Agenda 2020 Return to article
  17. Less, better and for longer: Five ways Paris 2024 is delivering more sustainable Games Return to article
  18. Publication de l’actualisation de l’étude d’impact économique ex-ante de Paris 2024 Return to article
  19. The new substitutes in sports sponsorship Return to article
  20. Sports stars: matching the rewards to the reputational risk Return to article

Auteurs


Responsable People Risks Research,
Directrice générale de WTW Research Network
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Directrice Sports et Entertainment
Affinitaire et Marchés Spécialisés
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