François Declercq est Directeur de clientèle au département Crédit de Gras Savoye Willis Towers Watson. Saxophoniste dans deux groupes, le Big Band de Pontchateau et le Shot Brass Tower, il nous parle de sa passion pour la musique.
Comment avez-vous découvert le saxophone ?
A vingt ans, j’ai été embarqué en tant que bénévole dans l’association « Tourcoing Jazz », un festival de jazz pour aider à l’organisation pratique des spectacles. J’avais l’occasion d’assister aux concerts entre mes tâches. En entendant les musiciens, ça m’a donné envie d’essayer le saxophone et j’ai vraiment accroché.
A l’époque, je ne connaissais rien à la musique, j’ai donc pris des cours de solfège et de musique, c’est nécessaire pour pouvoir lire des partitions et jouer, surtout dans un groupe. La façon de jouer est très différente d’un instrument à l’autre, et demande du temps, je me suis donc concentré sur le saxophone, qui me plaît vraiment.
Et justement qu’est-ce qui vous plaît dans cet instrument ?
J’adore la « couleur » du son, on parle d’ailleurs d’instrument cuivré. Je joue de l’alto et du tenor, ils produisent un son différent. Le tenor est beaucoup plus grave, c’est un son très chaud, cuivré par définition. C’est le saxophone des jazzmen des années 50. Le saxophone alto est plus aigu, plus funky. J’alterne en fonction des morceaux et des groupes dans lesquels je joue.
Au-delà de l’aspect musical, j’aime surtout l’échange, aussi bien entre musiciens qu’avec le public. On peut jouer seul, mais je trouve que c’est très vite frustrant.
Au-delà de l’aspect musical, j’aime surtout l’échange, aussi bien entre musiciens qu’avec le public.
Vous jouez dans deux groupes, très différents l’un de l’autre, comment se passent les concerts ?
J’ai rejoint le Big Band de Pontchateau, un groupe de reprise de standards de jazz, il y a 4, 5 ans. J’ai toujours rêvé de jouer dans ce type de groupe, c’est une super « machine à swing ». Ça me rappelle les grands orchestres de Count Basie de Duke Ellington des années 50 que j’adore, c’est très riche musicalement. On est 16 à 18 musiciens sur scène, avec une chanteuse et un chanteur, on se produit 5 à 6 fois par an. Il existe une vraie dynamique de groupe, ça sonne très bien. On est accompagné par un chef d’orchestre, c’est très structuré. Tout est réglé avec minutie, ça demande une grande rigueur car on doit tous partir en même temps et suivre la partition sans se tromper de temps ! Le choix des morceaux est collectif, on a décidé de changer de répertoire il y a deux trois ans pour faire de la chanson française jazzy (Nougaro, Jonasz, Aznavour……)
Le Shot Brass Tower, est un brass band nantais type New Orleans. C’est de la musique de rue, on est plus dans l’improvisation. On peut avoir l’impression que c’est un joyeux bazar, mais c’est très organisé, c’est vraiment la musique de la Nouvelle-Orléans. Il faut sortir de sa coquille, aller au contact du public, aller le chercher. On se mélange dans la foule, la part à l’improvisation est forte. Il faut se libérer, sortir de son statut, on est des musiciens. Au début ce n’est pas simple, mais plus on se lâche, plus le courant va passer.
Que vous apporte la musique ?
Le fait de jouer de la musique donne une certaine liberté. La musique c’est de la rigueur, mais c’est aussi de la création. On peut jouer avec les notes, avec les situations. On sort de sa coquille, ça apporte une certaine assurance. J’y vois un parallèle avec mon métier. Il arrive qu’en rendez-vous, on doive sortir de son rôle. On peut se retrouver dans des situations inattendues et il faut aller chercher de la ressource, voire parfois de l’improvisation, comme en musique !